Argumenter, plaider, convaincre

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Date / Heure
Date(s) - 05/03/2016
8 h 30 min - 17 h 30 min

Emplacement
Hôtel Pullman Marseille Palm Beach


 

MATINÉE 8H30 – 13H

La plaidoirie : une histoire et une géographie – Intervenant : Philippe Edmond-Mariette

Au temps des Romains, Cicéron soutenait que plaider, c’est « arracher de l’âme des juges leur cruauté toute entière » ! Dans les années 60, Jacques Vergès professait que défendre, c’est accuser. Qu’en est-il aujourd’hui ? Qu’est-ce que défendre, est-ce plaider, seulement cela ? Quelle est la place de la plaidoirie, de l’art oratoire, dans un procès aujourd’hui, quel est son rôle ? La part de l’écrit augmente, on rédige des mémoires de fin d’instruction : l’argumentation prendrait-elle cette nouvelle forme, délaissant la plaidoirie ? Et plaide-ton de la même façon face aux juges professionnels et face aux jurés de cour d’assises ? En partie civile et en défense ? Il existe une géographie du prétoire, tout comme des cours d’assises : plaide-t-on les mêmes arguments, sur le même ton, avec les mêmes phrases à Rennes et à Marseille, et à Fort-de-France ou Cayenne ? La plaidoirie a une histoire et une géographie que Philippe Edmond-Mariette nous raconte.

Comment devenir un bon plaideur ? – Intervenante : Frédérique Pons

Mais où donc apprend-on à plaider ? Ce n’est certes pas à l’université. A l’école des avocats, on brûle de s’y essayer, mais c’est bien au tribunal que l’on va écouter plaider les aînés. Faut-il prendre un modèle dont s’inspirer, mais comment et quand s’en défaire ensuite pour devenir soi-même orateur ? Où prendre son inspiration ? Un lecteur fait-il un bon plaideur ? La presse n’est-elle pas plus nourrissante pour débattre des questions de société que pose tout procès ? Cicéron disait que c’est en écrivant que l’on apprend à plaider. Non pas en rédigeant ses plaidoiries, mais en écrivant son argumentation, en travaillant sa pensée. Quintilien, lui, raillait les plaideurs à demeure au tribunal, plaidant dix affaires de suite, tous les jours en cour d’assises, des besogneux selon lui. Faut-il plaider souvent, quotidiennement, ou bien plus rarement ? Aux différents âges de la vie, un avocat exerce son métier différemment. Est-il meilleur plaideur à 30 ans, ou à 60 ? Plaider, c’est une manière de vivre sa vie d’avocat. Frédérique Pons nous raconte la sienne.

La fabrication d’une plaidoirie – Intervenant : Bruno Rebstock

Quand se mettre à sa table de travail pour préparer sa plaidoirie ? Longtemps à l’avance, ou quand le stress se manifeste, quelques jours avant ou la veille de l’audience ? Bien sûr, cela dépend du contexte, en comparution immédiate, on réunit ses arguments dans l’urgence, alors qu’en cour d’assises lors d’un procès de plusieurs jours ou semaines, on devra s’adapter aux débats, trier ses idées au fur et à mesure, puis se décider. En correctionnelle, dans les affaires techniques, c’est durant l’information judiciaire que l’on aura rédigé des demandes d’actes et d’expertises qui seront la matière de la défense. La plaidoirie en sera la synthèse. Mais quel que soit ce contexte, il y a des règles, quelles sont-elles ? Les avocats gardent leurs secrets de fabrique. A l’IDP, ils les partagent. Bruno Rebstock nous livre les siens.

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APRÈS MIDI 14H – 17H30

Face aux juges, aux jurés : plaider – Intervenant : Frank Berton

« Maître, vous avez la parole »: en cour d’assises, nous avons tous attendu ce moment auquel il nous faut nous lever, dans le silence, et prendre la parole face aux juges et aux jurés, et durant trente, quarante-cinq minutes, une heure, deux heures, le temps qu’il faudra, s’efforcer de les convaincre. S’efforcer, car c’est un effort intense, épuisant. De les convaincre, mais comment, et de quoi ? Car à cet instant, souvent les dés sont jetés, mais le propre de l’avocat est de toujours y croire, jusqu’au bout. Comment dans ces moments là fonctionne le cerveau d’un avocat, comment organise-t-il le discours à tenir tout en restant attentif à l’attention des juges, comment réagit-il à leur lassitude, voire à leur incrédulité ou leur réprobation? Comment rester déterminé jusqu’à la péroraison de la plaidoirie? Et lorsque l’on se rassied sur son banc, après que l’accusé ait prononcé quelques mots (que l’on redoute), comment gérer cette fatigue, non tant physique qu’existentielle ? Franck Berton nous transmet son savoir et nous donne ses conseils.

Juge ou juré, écouter un avocat plaider – Intervenante : Isabelle Rome

En cour d’assises, les avocats sont souvent impressionnés par l’impassibilité des jurés. On se dit que le président les a bien briefés. Pour les magistrats, dont c’est le métier, ce que l’on appelle l’impartialité apparente est la règle d’or. Ce n’est pas un don inné, mais une discipline que l’on acquiert. Comment rester impassible au cours d’un procès criminel, non seulement durant la plaidoirie des avocats et le réquisitoire de l’avocat général, mais aussi durant les débats qui les ont précédés ? Comment en même temps être à l’écoute et se maîtriser ainsi ? Comment, lorsque l’on est juge, réfléchit-on aux informations qui nous sont ainsi données durant plusieurs heures, tout au long du procès ? Accepte-t-on de se laisser influencer, de se laisser convaincre, par la thèse de l’un ou l’autre des orateurs, en renonçant ainsi à la perception que l’on avait d’une affaire en étudiant le dossier, avant l’audience ? Être juge, n’est-ce pas cela : renoncer à sa pensée propre, écouter les arguments des uns et des autres, en faire la synthèse et rendre un jugement ? Isabelle Rome nous explique ce qu’est la mission du président d’une cour d’assises, quelle est son écoute des plaidoiries et réquisitoires, et comment elle organise les délibérations qui s’ensuivent à l’issue desquelles un verdict sera rendu.

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Bulletin d’inscription IDP 5 mars 2016 à télécharger ici